Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Voyage... dans les Nombrils du Monde
Voyage... dans les Nombrils du Monde
Archives
12 juillet 2007

Sud du Pérou

Je viens de rentrer, absolument exténué, d'un voyage dans le sud du Pérou pour quelques jours. Le but principal à Claudio (un Suisse-allemand de l'école), à Murielle et à moi était de renouveler notre visa. En effet, le Pérou accorde entre 60 et 90 jours de séjour au Pérou pour y faire du tourisme. J'aurais très bien pu aller le faire rallonger pour un mois en payant, mais le prétexte pour voyager était trop tentant. Nous étions censés partir vendredi dans l'après-midi, nous ne partîmes finalement que le soir. En effet, ici, les grèves et manifestations font ravage dans tout le pays. Au départ, cela ne concernait que les professeurs qui sont contre une loi votée au parlement, mais la contagion s'est vite propagée. Tout le monde bloque les routes un peu partout. C'est ainsi que des miniers ont bloqué l'accès à Puno. Nous avons donc pris un autre itinéraire pour aller à Puno, mais je vous dis pas les complications. Arrivés à Puno, nous devions changé de bus. Finalement, on aura gardé le même, mais on dut attendre au moins deux bonnes heures. Ensuite, quand nous partîmes, le bus s'arrêtait bien tous les 2 mètres pour prendre des passagers. Le temps était long... nous arrivâmes finalement à Tacna vers les 6 heures du soir. Mais tout n'était pas fini : il fallait encore passer la frontière, de nuit ! Pour ce faire, nous prîmes un taxi spécialisé. Le samedi soir, beaucoup de gens souhaitent passer la frontière. De plus, les douaniers péruviens faisaient un excès de zèle. Le chauffeur nous proposa un deal : on lui donnait quelques soles, et il dépassait toute la queue et les donnait au douanier. Le Bolivien qui était avec nous accepta tout de suite. Claudio donna quelques soles aussi. C'est ainsi que nous dépassâmes toute la queue en corrompant les douaniers. Cela marcha si bien que Claudio nous dit : "Il faut que j'essaie cela une fois pour passer la frontière suisse". Mais tout n'était pas joué. En passant le bureau, le fonctionnaire me fit remarquer que j'avais dépassé mon quota de jours admis au Pérou. En d'autres termes, j'étais resté au Pérou de manière illégale. Je m'était en fait fait avoir : les douaniers donnent 60 ou 90 jours. Le quota de 90 jours n'est pas automatique comme je le pensais. Parfois, il faut le demander. Lorsque je suis revenu de l'Île de Pâques, j'étais sûr d'avoir un visa de 90 jours et non de 60. Bref, au final, je dus payer une amende de 1 dollar par jour de trop, au total 14. Pas si grave que ça, mais un bon petit moment de stress. En passant la frontière chilienne, une autre surprise nous attendait : une course poursuite en voiture digne des séries américaines. En effet, quelqu'un souhaitait à littéralement bûcheronner le passage pour sortir de la frontière chilienne et aller au Pérou. Dans la nuit angoissante, les gens de l'autre côté criaient. En fait plus de peur que de mal. Mais je déconseille à quiconque de passer les frontières de nuit, il y a vraiment un côté qui fout les boules. Après deux heures de tracasseries et de voyage, nous arrivâmes à Arica, ville dans le nord du Chili, exténués. Il faut avouer que c'est comme passer d'un monde à l'autre. Vous passez du Pérou, pays appartenant encore au tiers-monde, au Chili, plus riche pays d'Amérique du Sud (que l'on appelle parfois "la Suisse d'Amérique du Sud"). Tout y est plus beau, plus propre, plus organisé... presque qu'un choc en tenant compte qu'il n'y a que 40 kilomètres entre Tacna et Arica.
Le lendemain, on se ballada tranquillement dans la ville d'Arica, sur ses plages, son sommet, profitant du beau temps. Le lendemain, on repartait pour le Pérou... en passant beaucoup plus rapidement la frontière cette fois-ci. On se rendit à Ilo, petite ville portuaire sur la côte. On a pas été déçus : ce port avait un certain charme, un côté honnête et sincère. Ce port bouillonnait littéralement : l'activité était très très dense. On a tous été enchantés par cet endroit, même si une journée pour visiter est largement suffisant. Je dois dire qu'un élément a beaucoup joué : tout du long du voyage, on a toujours eu l'impression d'être les seuls touristes de la ville (que ce soit à Arica, Tacna ou Ilo). En effet, les plages sont en général la principale attraction... mais pour vous baigner, vous oubliez ! Ici, c'est l'hiver, le soleil est très peu présent et la mer plutôt froide. Alfonso, un pote à nous du terminal de bus de Cusco avait pourtant osé nous dire que Ilo était "la Jamaïque du Pérou" ! Moi je dirais plutôt la "Bretagne du Pérou" oui ! Le soir, on mangea enfin cette spécialité péruvienne (ou chilienne, on ne saura jamais qui l'a inventée et les deux pays se réclament père de cette recette. Tout comme le Pisco d'ailleurs) qui se nomme le cebiche. C'est en fait une sorte de salade de poisson baignée dans du jus de citron. Ma foi, pas si mal !
Après une bonne nuit de sommeil, nous repartîmes pour Tacna afin de visiter un peu la ville. Mais à ce moment, on eut un peu peur. La grève générale était déclarée ! Les gens mettaient des pierres partout sur la route pour boucher le passage des automobilistes. Tous devaient se déplacer en zigzagant entre les pierres ! On avait peur en fait de rester coincé à Ilo, puisqu' on devait prendre l'avion à 6 heures du soir, mais cela s'est plutôt bien passé en fin de compte. A Tacna, les gens étaient sur la place principale. Des gens criaient dans les méga-phones (Jimmy, cela t'aurait beaucoup plu ;)). Les restaurants et boutiques bassaient les grilles, et ne faisaient rentrer les gens que un par un. Après avoir dînés, nous voulûmes aller directement à l'aéroport, de peur de louper l'avion ou de ne pas pouvoir accéder à l'aéroport. Nous dûmes nous arrêter en chemin car l'accès étaient bloqué par les manifestants et toutes ces pierres sur les routes. La cavalerie de l'armée est même venue faire le ménage ! Au début, on avait un peu peur, car on se savait pas comment cela pouvait dégénérer. En définitive, encore une fois, plus de peur que de mal... mais quel aventure ! Là où on a eu beaucoup de chance, c'est que l'arrêt le plus fort est aujourd'hui même. On aurait très bien pu être encore à Tacna. Après avoir pris notre vol de Tacna, nous allâmes au cinéma histoire de faire passer le temps. On rentra à l'aéroport et on dormit dans le terminal. A 8 heures ce matin, nous étions à Cusco. Pratiquement pas une voiture ne circulait (ou ne pouvait circuler, c'est selon). C'est ainsi que je dus me taper à pied le chemin aéroport - plaza de armas avec une belle tête dans le cul. Heureusement, à cause des grèves, mon projet de volontariat n'eut pas lieu et je pus dormir toute la journée.      

Publicité
Commentaires
F
Très intéressant ton récit, et tes photos sont superbes!
Voyage... dans les Nombrils du Monde
Publicité
Publicité